Du 21 au 25 novembre 2016, le Programme National de Biodigesteurs du Burkina Faso,
a reçu pour la première fois, la visite de la Directrice régionale Afrique de l’Est de l’Institut Humaniste pour la Coopération avec les pays en Voie de Développement (HIVOS),
Madame MENDI NJONJO ; elle était accompagnée de la chargée de communication Sally AKINI
En effet, HIVOS est le partenaire financier des programmes de l’Africa Biogas Partnership Programme (ABPP). En rappel, outre le Burkina Faso, les autres pays financés par l’ABPP sont l’Ethiopie, le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie.
Sur la base des rapports et des informations qui lui parvenaient sur le Programme du Burkina, Madame la Directrice s’est toujours posé la question suivante :
“ Qu’est ce qui peut bien motiver les agriculteurs Burkinabè à investir dans le Biodigesteur au regard des conditions climatiques difficiles et de la modestie du revenu moyen par habitant ? ”
Lorsque l’occasion de visiter le PNB-BF s’est présenté et pour trouver une réponse à sa question,
Mme NJONJO n’a pas hésité à venir pour s’imprégner des réalités du pays et pour aller à la rencontre des ménages
La première journée de sa visite, a été consacrée aux échanges avec les officiels.
Le Ministre des Ressources Animales et Halieutiques, Monsieur Somanogo KOUTOU a été le premier à accorder une audience à la délégation venue de Nairobi accompagnée du Coordonnateur du Programme, Monsieur Xavier BAMBARA, de la chargée de Programme Madame YAMEOGO Sylvie, et du conseiller SNV Monsieur Jan LAM.
Le Ministre KOUTOU a remercié HIVOS pour les efforts consentis à accompagner le PNB-BF et à réaffirmer l’engagement du Gouvernement Burkinabé à faire de la technologie du Biodigesteur l’outil qui va ajouter de la valeur à la conduite de l’élevage et au mode de production agricole tel que pratiqué actuellement au Burkina Faso. Il a également relevé le caractère spécifique de la technologie qui est en fait un outil d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques.
Voilà pourquoi en plus de la subvention mise à la disposition des ménages, le gouvernement a décidé d’accompagner la réalisation de 40 000 biodigesteurs d’ici 2020. Avant de se quitter le Ministre a réaffirmé à la délégation de HIVOS que son ministère prêtera toujours une oreille attentive aux différentes évolutions du Programme et s’assurera de sa bonne marche. Ø La délégation s’est ensuite rendue au siège de l’Organisation Néerlandaise de Développement (SNV) qui assure l’assistance technique au Programme pour une de travail avec la nouvelle Directrice de la SNV Mme Jeanette De REGT.
- .Ensuite, Mme NJONJO a rendu visite au Centre de Ressources et de Constructions de Biodigesteurs (CRCB) basé à Koupéla. Le CRCB est une nouvelle entreprise de construction qui exerce dans le secteur biodigesteur depuis Avril 2016. Mme la Directrice a échangé avec ce nouvel acteur sur les raisons de son entrée dans le secteur, le fonctionnement de son entreprise et les différents problèmes auxquels il fait face
- Elle a en outre visité la ferme de monsieur THOMBIANO Sylvain à Boassa.
Petite anecdote sur M. Sylvain
Sylvain explique que quand il achetait ses terres, le propriétaire des lieux lui avait dit qu’elles n’étaient plus cultivables parce qu’elles étaient usées et ne pouvaient même plus donner une tige de maïs ; mais cela ne l’a pas démotivé. Grâce à l’effluent et au compost du biodigesteur, M. Sylvain a pu relever le défi en récupérant la fertilité de ses terres pour leur donner une seconde vie. Il a produit du mil, maïs, sorgho et des arachides bio.
En voyant les différentes cultures pendant la saison hivernale, l’ex propriétaire s’est rapproché de M. Sylvain pour savoir comment il a fait pour avoir une telle production ? Parce qu’en 20 ans ses terres n’avaient jamais produit autant.
Sylvain lui a dit que son bon niveau de production était dû au compost du Biodigesteur. Septique, il finira par demander à M. Sylvain de lui donner le nom de son magicien. En lieu et place de nom de magicien, M.THOMBIANO lui a remis un peu de compost en lui disant ceci :
« Tient voici mon magicien ; utilise le dans ton champs et tu verras ». Dans la ferme de M. Sylvain l’excédent de sa production est utilisé pour nourrir ses vaches laitières.
La directrice a été stupéfaite par les rendements de la ferme et a fini par dire : « C’est magique » Les prochains challenges pour M. Sylvain seraient d’avoir un financement pour acquérir un réfrigérateur à gaz pour conserver le lait collecté le soir, lancer le volet pisciculture et faire de la production maraichère de contre saison.
Un deuxième biodigesteur a été réalisé pour soutenir ces différentes activités. Pour lui le climat n’est pas un obstacle dans la mesure où l’eau est utilisé de manière rationnelle à travers l’utilisation d’un système d’irrigation goutte à goutte.
De Boassa, Madame la Directrice est allée à Kenfangué pour visiter à un client biodigesteur qui fait de la pisciculture et de la riziculture avec l’effluent et le compost du biodigesteur. A l’issue de cette visite, elle a continué à Léo où elle a visité la Fédération NUNUNA qui est une organisation de productrices et de transformatrices de beurre de karité. C’est également un des partenaires de mise en œuvre des activités du PNB-BF dans la région du Centre Ouest.
A METIO (20 km de Léo) la Directrice a reçu un accueil chaleureux de la part des ménages.
La Directrice a pu échanger avec le client du nom de Monsieur SOULGA
M. SOULGA a connu le biodigesteur grâce à un de ses voisins et il a décidé de s’en acquérir. De nos jours, le village compte 10 biodigesteurs fonctionnels et 20 ménages sont en attente de l’acquérir. Toutefois la faible disponibilité en eau constitue un vrai problème pour cette population.
Madame la Directrice a posé la question à M. SOULGA à savoir pourquoi il a construit le biodigesteur?
« Pour moi c’est le compost qui m’intéressait plus, il est très bénéfique pour les champs et cela nous évite de dépenser de grosses sommes pour payer les engrais chimiques et des pesticides qui sont aussi nocif pour la santé. Aussi nos rendements doublent avec le compost.
Avant d’avoir un biodigesteur ma femme parcourait 4 km à la recherche du bois ; mais depuis qu’on possède le biodigesteur, elle n’a plus à le faire parce qu’elle prépare maintenant avec le gaz et elle n’a plus à respirer la fumée dans la cuisine et aussi grâce à la lampe à biogaz, mes enfants peuvent étudier la nuit sans problème.
Très étonnée de savoir qu’il y a des femmes qui parcourent des kilomètres à la recherche de bois de chauffe la Directrice encourage leurs maris à construire plus de biodigesteurs.
Après un repas préparé à l’aide du biogaz que la famille SOULGA a bien voulu offrir à ses hôtes, Madame la Directrice est repartie satisfaite de son séjour à Léo pour Ouagadougou.
Le débriefing de la mission est intervenu le 25 novembre 2016. Lors de cette séance avec l’équipe du Programme, la Directrice s’est dite satisfaite des réalisations visitées et des résultats enregistrés par le PNB-BF. Elle a félicité et encourager le Programme à poursuivre dans cette lancée de recherche de meilleures performances.
Elle est repartie le Vendredi 25 Novembre 2016 pour Nairobi avec la promesse de revenir pour la célébration du 10000 ème biodigesteurs.
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Article rédigé par S. Samiratou ROMBA
